Comme les autres grands lacs italiens issus du glacier du Simplon, le lac d’Orta est le plus à l’ouest et le plus petit des lacs alpins du Piémont.
Quelques années auparavant, de retour d’un voyage en voiture, nous avions fait étape à Orta San Giulio au bord du lac éponyme de la Province de Novare. Une balade rapide dans le village nous avait alors convaincus qu’il fallait y revenir avec plus de temps pour visiter et flâner, tant nous avions eu le sentiment d’un lieu à la fois historique, accueillant et apaisant. Fin juin, nous cherchions une destination italienne pour un week-end de quelques jours et notre choix s’est porté sur Vérone. Comme pour nous le chemin le plus court n’est jamais le meilleur, un examen rapide de la carte du nord de l’Italie nous a montré qu’un détour par Orta s’imposait avant de rejoindre Vérone.
Après un trajet rapide depuis Grasse, le temps de déposer notre sac dans un charmant hôtel du village d’Armeno à quelques kilomètres du lac et nous voici à Orta San Giulio. On doit laisser sa voiture à l’extérieur du village dont le centre historique est piétonnier. Quelques centaines de mètres après le parking, on est tout de suite dans le coeur de ce village plein de charme aux ruelles étroites et animées. Là, la magie du lieu opère et on se sent devenir indolents, prêts à laisser couler le temps doucement, sans autre préoccupation que celle de jouir de la beauté et du calme de l’endroit sous un soleil généreux.
La place centrale d’Orta (Piazza Mario Motta), bordée de bâtiments sur trois côtés, ouvre sur le lac et l’embarcadère où sont alignées les vedettes qui nous attendent pour rejoindre l’île de San Giulio. L’ancien Palais Communal qui nous accueille à l’entrée de la place date de la Renaissance. C’est un petit édifice élégant décoré de fresques, dont la partie basse, ouverte, constituait entre ses piliers la halle du marché. Ce soir-là l’Italie jouait en Coupe du Monde de football et la halle a servi de cinéma en plein air pour retransmettre le match aux spectateurs attentifs.
Nous remettons à plus tard la tentation de s’attabler à l’une des terrasses de café qui bordent la place pour ne pas risquer de rater l’horaire des dernières traversées en bateau vers l’île centrale du Lac. L’île San Giulio qui n’est guère qu’à 400 m de la rive du lac a sa légende. Elle était peuplée de serpents monstrueux et d’un dragon si bien que personne ne voulut conduire San Giulio sur l’île lorsqu’il se présenta à Orta au 4ème siècle. Il s’y rendit donc par ses propres moyens, en jetant son manteau sur l’eau et en ramant avec son bâton ; il terrassa le dragon et débarrassa l’île de ses monstres. Après le court trajet en bateau nous débarquons sur l’île dont on fait rapidement le tour par une unique chemin : impossible de s’y perdre. Au passage nous avons admiré la basilique romane, baignée dans une belle lumière dorée. Elle renferme les reliques de San Giulio dans sa crypte et on y admire une belle chaire en pierre noire polie sur laquelle sont représentés les monstres combattus par le saint : un serpent et un dragon.
Une heure plus tard, retour à Orta pour prendre le temps d’une bonne bière à la terrasse d’un café de la place centrale.
Nous avons ensuite consacré le temps qui nous restait au Sacro Monte. Il s’agit en fait d’une colline qui domine Orta et le lac, sur laquelle ont été érigées 20 chapelles construites au XVIème siècle et disposées selon un parcours en spirale sur le haut de la colline. Les chapelles sont ornées de fresques ou de statues en terre cuite polychromes qui racontent la vie de Saint François de sa naissance à sa canonisation. Si nous avons pu nous attarder sur le site pour en goûter tout le charme, nous n’avons pas pu visiter l’intérieur des chapelles qui ont été fermées juste comme nous arrivions. Tout juste jeter un oeil (et un objectif) au travers des grilles en fer forgé.
La vue sur le lac et sur Isola San Giulio depuis le sommet de la colline vaut le détour.
Pour le dîner, Mo avait déniché l’adresse d’un restaurant, l’Osteria San Martino à Crabbia sur la commune de Pettenasca. Un repas délicieux dans une vieille bâtisse parfaitement restaurée et entretenue (qui a aussi quelques chambres) au fond d’un impasse, le Vicolo chiuso. A recommander.
Le lendemain matin, nous avions projeté de monter au Mont Mottarone pour admirer la vue sur le Lac d’Orta et sur le Lac Majeur. Malheureusement, le brouillard s’était levé et nous avons vite renoncé, ce qui ne nous a pas empêché d’emprunter les petites routes pour rejoindre le Lac Majeur avant de suivre sa rive jusqu’à Arona.
Très belles photos qui donnent envie d’aller découvrir ces lieux !
En effet, une belle balade à faire depuis notre région. Merci de ton passage Mireille.