Wawel, la colline des rois

Elle n’est pas bien haute la colline de Wawel ! Tout juste un monticule au sud de Stare Miasto (la vieille ville de Cracovie) qui domine aussi la Vistule au Sud-ouest, avec des vues  intéressantes sur la ville.

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La rampe d’accès à Wawel

Wawel est, en revanche, le lieu hautement symbolique du pouvoir royal polonais et du pouvoir  religieux depuis que les rois de Pologne ont choisi la religion catholique. Six siècles durant, du 11ème au 16ème siècle, les rois et les reines se sont fait couronner dans la Cathédrale de Wawel et ont résidé dans le Château Royal.  Cracovie abrite l’évêché du premier diocèse  créé en l’an 1000.  Karol Josef Wojtyla, futur Jean-Paul II, en fut l’archevêque avant son pontificat qui a débuté en octobre 1978.
Si Cracovie a conservé sa prééminence religieuse jusqu’à aujourd’hui, le pouvoir royal s’est lui déplacé à Varsovie à la fin du 16ème siècle et Cracovie a perdu à ce moment-là  son statut de capitale de la Pologne.

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Statue équestre de Kioscuszko

Pour le second jour de notre week-end, le site de Wawel a constitué l’essentiel de notre programme. Une très jolie rampe nous permet d’accéder à l’enceinte, avec la statue équestre de  Tadeusz Kosciuszko pour nous accueillir à l’entrée de la citadelle. Kosiuszko est un héros national, un peu notre La Fayette, puisqu’il participa à la guerre d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique contre les anglais aux côtés de Georges Washington, avant de prendre en 1794 la tête de la lutte armée contre les russes de Catherine II. Il n’a pu empêcher les russes de prendre possession de la Pologne avec leurs alliés autrichiens et allemands en 1795.

Que ce soit du haut de la rampe d’accès, du sommet du clocher de la Cathédrale ou depuis la Patte de poule dans les appartements du château royal, on dispose à Wawel d’une très belle vue sur la vieille ville. Lors de notre visite, elle était magnifiée par la présence de la neige.

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La Cathédrale, panthéon national polonais

La Cathédrale de Wawel ne se distingue pas par ses dimensions, elle occupe un espace assez exigu juste après  l’entrée de la citadelle, mais par son importance historique. Elle fut le lieu des sacres des rois et reines de Pologne et aussi celui des funérailles royales. De style gothique à trois nefs, elle a été construite sur les ruines d’une ancienne église romane du 11ème siècle. Les 21 chapelles qui lui ont été adjointes sont magnifiques, comme la Chapelle Sigismond qui date de la Renaissance avec sa belle coupole à écailles dorées, la Chapelle de la Sainte-Croix avec ses fresques byzantines et celle de la dynastie des Vasa qui nous ont particulièrement séduits.
Nous sommes bien sûr montés dans le clocher admirer la cloche de Sigismond, une cloche de 8 tonnes fondue en 1520. Cela se mérite : il fallu gravir de nombreuses marches et se faufiler au milieu des énormes pièces de la charpente du clocher. Le passage le plus étroit m’a obligé à déposer mon gros sac photo pour pouvoir passer.

 

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La cathédrale et ses chapelles

Les cryptes de la cathédrale abritent les tombeaux des rois et des reines et aussi celles des grands dirigeants du pays. On y trouve toutes les dynasties qui ont régné sur la Pologne : les Piast depuis Mieszko Ier à la fin du 10ème siècle jusqu’à Casimir le Grand au 14ème Siècle, celle des Jagellons venus de Lituanie qui ont fait rayonner la Pologne sur l’Europe de l’Est, puis celle des Vasa d’origine suédoise, avant que ne s’installe vraiment le système polonais de la monarchie élective au 17ème siècle. Le premier de ces rois élus nous est bien connu de nous puisqu’il s’agit du français Henri III qui ne fut roi de Pologne que pendant 3 mois avant de s’enfuir pour s’emparer de la couronne du royaume de France qui l’attendait à la mort de son frère Charles IX. La cathédrale abrite également les sépultures de dirigeants plus récents comme Jozef Pilsudski, premier chef d’Etat de la Pologne redevenue indépendante après la Première Guerre Mondiale ou Lech Kaczinski élu Président en 2005 et mort tragiquement en 2010 à Smolensk dans un accident d’avion avec une partie du gouvernement polonais.

Le musée de l’archevêché, en face de l’entrée de la cathédrale n’est pas inintéressant non plus. La belle statue de Jean-Paul II en signale l’emplacement.

 

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Statue de Jean-Paul II devant le musée de l’archevêché

Le palais royal


Après avoir admiré la grande cour intérieure avec ses trois étages de galeries à colonnes et arcades, nous avons pu visiter deux étages du Palais Royal : celui des appartements privés royaux et celui des salles d’état. Les appartements royaux valent surtout par la très belle collection de tapisseries des Flandres remarquablement conservées. Certainement une des bienfaits du climat continental du sud de la Pologne ! Parmi les salles d’état, la plus spectaculaire est bien celle des Députés : son plafond à caissons est décoré de têtes en bois sculptées expressives.

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Vue de Cracovie depuis le Palais Royal

Après ces belles visites, nous avons flâné dans la vieille ville avant de regagner l’hôtel, non sans quelques arrêts dans des établissements accueillants pour nous réchauffer et nous sustenter de façon bien sympathique.

2 réponses

  1. Il me faudra donc y retourner !
    Une amie polonaise nous a reproché d’y être allé sans la prévenir ; nous y retournerons cette fois avec ses conseils pour ne rien rater.
    Nous avons quand même beaucoup apprécié Cracovie sous la neige.