Samarkand …
Qui n’a rêvé un jour de cette ville magique de la route de la soie ?
Comme vous, j’en ai rêvé aussi. Puis j’ai voulu y aller. Voir les monuments magnifiques que nous laissent imaginer les trop rares reportages de télévision qui en parlent et comprendre pourquoi la ville a acquis une telle notoriété.
Que savons-nous de cette ville ? Où se trouve-t-elle ? Quels en sont les bâtisseurs ? Pourquoi son nom est-il arrivé jusqu’à nous ?
Nous n’en savons rien ou presque (je ne parle pas des plus érudits d’entre nous, ni de ceux qui se passionnent pour l’Asie Centrale).
Je dois avouer que notre projet de voyage en Ouzbékistan est né de cette curiosité : découvrir Samarkand ! En préparant le voyage, cependant, j’ai vite compris que Samarkand n’était pas peut-être pas la seule ville digne d’intérêt en Ouzbékistan, et qu’elle partage la vedette avec Boukhara et Khiva, et aussi Tachkent dans une moindre mesure (voir les autres posts qui parlent de ces villes).
Pour autant, Samarkand recèle de nombreux trésors architecturaux dont les quelques images de ce billet vous donnent, je l’espère, un aperçu.
Si la place du Régistan est bien connue avec ses trois madrasas d’Oulough Begh, de Chir Dor et de Tilla Kari, les autres lieux historiques de Samarkand, notamment le Gour Emir qui abrite le tombeau de Tamerlan, la Mosquée de Bibi Khanum, la plus grande d’Asie Centrale, l’immense sextant de l’observatoire d’Oulough Begh sur la colline d’Afrosyab et surtout la splendide nécropole de Shah I Zinda voulue par Tamerlan sont tout aussi magnifiques.
Vraisemblablement fondée par les perses, Samarkand fut conquise par Alexandre le Grand au IVème siècle avant Jésus-Christ, puis par les arabes au début du VIIème siècle de notre ère. A la suite de quoi la ville devint musulmane. Entretemps, la ville-oasis avait prospéré au temps des sogdiens en raison de sa position idéale au carrefour des routes de la soie est-ouest (de la Chine à la Méditerranée) et nord-sud (de la Sibérie au nord-ouest de l’Inde).
La ville fut entièrement détruite par la conquête de Gengis Khan en 1220 et c’est un descendant du grand Khan, Tamerlan, qui, au XIVème siècle, en fit la capitale de l’immense empire qu’il bâtit tout au long de sa vie à coups de conquêtes guerrières.
La politique de Tamerlan étant de ramener à Samarkand les meilleurs artisans et savants des nombreuses villes conquises, il put faire édifier les magnifiques monuments qu’il nous est donné d’admirer encore aujourd’hui. On comprend mieux aussi pourquoi Samarkand a connu un tel rayonnement culturel et artistique. Le descendance de Tamerlan, les Timourides, n’ont pas su conserver longtemps, ni l’empire bâti par leur ancêtre, ni la place première qu’occupait Samarkand et qu’elle perdit au profit de Boukhara sous la dynastie des Chaybanides.
A l’époque soviétique, après des siècles d’abandon, Samarkand a retrouvé temporairement son rôle de capitale de la République Socialiste Soviétique d’Ouzbékistan. Et c’est à Lénine que l’on doit l’initiative de la restauration des anciens monuments détériorés par le temps et les tremblements de terre.
Sublimes édifices, et impressionnants ! La route de la soie fait rêver, c’est certain, des lieux comme ça aussi 🙂
Passez de bonnes fêtes de fin d’année !
Claire
Merci Claire.
C’est, en effet un voyage à recommander, tant pour la beauté des sites que pour la gentillesse des gens. L’Asie Centrale, souvent méconnue, vaut aussi d’être découverte.
Bonne année également avec beaucoup de belles aventures.